Défi N°31 - Mots de tête - Monique la marchande de marrons
Défi N°31 proposé par Hauteclaire chez les Croqueurs de Mots, réécrire un conte de notre enfance...
Voilà l'occasion de partager un des petits livres que j'ai conservé depuis mon enfance, je l'ai lu à mes enfants, et le lirai à mes petits enfants, en voilà d'abord ma modeste version suivie du conte original de Juan Ferrandiz (illustration de l'auteur)
La petite marchande de marrons
Douce orpheline au grand coeur
Receuillie par Madame Bon
Dut travailler pour gagner sa vie
Généreuse enfant, donna sans compter
Jusqu'au dernier marron, le soir venu
Dut promettre de ne jamais recommencer
Sous peine de ne plus pouvoir rentrer
Boulversée par les pauvres, les mendiants
Elle ne put rester indifférente
Et vida à nouveau son panier
Consciente de la sanction
Attristée par sa faiblesse
S'endormie sous le parapluie
Dans la ville enneigée
Les anges émus par sa bonté
Descendirent du ciel et remplirent
A jamais son fourneau en ravivant le feu
Douce orpheline au grand coeur
Au petit matin découvrit la magie
Et put offrir chaque jour des marrons aux pauvres
Nat
Monique la marchande de marrons
Monique une charmante petite fille était orpheline et, un jour, Madame Bon la recueillit.
Mais comme je suis pauvre, dit la dame, il faudra que tu travailles. Tu devras gagner ta vie en vendant des marrons...
Monique installa le fourneau, la chaise et le parapluie sous un arbre, au bord du trottoir.
Bien vite arrivèrent un garçonnet, une fillette et d'autres enfants qui lui achetèrent marrons et beignets.
Un peu plus tard, un gamin qui semblait affamé s'approcha. Il regardait les marrons avec envie et respirait leur bonne odeur.
En le voyant, Monique eu pitié de lui et elle lui offrit une grosse poignée de marrons.
Le gamin les montra à ses camarades qui voulurent savoir où il les avait eus.
C'est la marchande de marrons qui me les a donnés.
Elle nous en offrira à nous aussi, si nous le lui demandons, dirent-ils.
Les enfants qui avaient tous très faim, allèrent voir Monique.
Donne moi un marron s'il te plait...
La petite fille avait bon coeur et lui en offrit une dizaine... Peu après, il y eu une foule de pauvres gens devant le fourneau de la petite marchande.
Tu me rapportes peu d'argent et ton panier est vide, dit Madame Bon.
J'ai offert des marrons aux pauvres qui avaient faim.
Tu dois bien penser que nous devons vivre. Tu vas me ruiner si ça continues !
Demain, ne recommence pas, sinon, il sera inutile de revenir chez moi !
Monique passa la nuit à réfléchir. Ne peut on pas gagner sa vie si l'on est charitable ? De toute façon, je ne resterai pas indifférente à la misère.
Le lendemain, Monique reprit sa place et les pauvres revinrent la voir. Elle essaya de ne plus les entendre, mais... "J'ai faim ! J'ai froid ! Je n'ai pas mangé depuis hier !"
Boulversée, Monique distribua ses marrons et ses beignets aux pauvres affamés. Elle donna, donna sans compter, tant et si bien que le panier fut vide.
Pourquoi suis-je si faible ? Pourquoi me suis-je encore laissé convaincre ? Je ne pourrai plus rentrer chez Madame Bon...
Elle pleura longtemps sous le parapluie. La nuit tomba et il se mit à neiger très fort sur la petite ville... C'est alors, que très fatiguée, Monique s'endormit.
De petits anges eurent pitié de Monique. Ils descendirent du ciel avec d'autres paniers pleins. Puis ils rallumèrent le fourneau. Le feu réchauffa la petite marchande qui dormit plus profondément encore, sans savoir ce qui était arrivé.
La bonne odeur la réveilla. Elle fut étonnée de voir le fourneau allumé, garni de marrons, et son panier plein de beignets.
Qui a allumé le feu ? Qui a apporté tout ça ? C'est certainement quelqu'un de très bon et de très puissant, pensa-t'elle.
C'est alors qu'elle commença à écouler sa marchandise. Et plus elle en vendait, plus son panier se remplissait...
Quelle joie ! Ainsi, j'aurai assez de marrons pour mes clients et je pourrai en distribuer aux pauvres !
Madame Bon qui regrettait sa conduite, cherchait Monique. Ne la voyant pas revenir, elle craignait qu'il ne lui soit arrivé quelque chose. Lorsqu'elle aperçut les pauvres, elle pensa : Je ne pourrai jamais la laisser s'occuper de mon commerce !
Un instant après, Monique lui expliqua
Tranquillisez-vous, nous ne seront pas ruinées. Bien que je vende des marrons et que j'en donne aux pauvres, mon panier et mon foyer sont toujours pleins !
C'est un miracle mon enfant ! Tu as été récompensée de ta bonté, et je comprends maintenant combien je me trompais.
Petits amis, Monique, la petite marchande fut bonne et généreuse. Vous devez faire comme elle et penser aux gens dans le besoin. C'est en rendant les autres heureux que l'on trouve le bonheur.
Juan Ferrandiz